mardi 30 janvier 2018

Les auteurs : Gladys Ambort


Brisée


Du 27 mai 1975 au 8 janvier 1978, Gladys Ambort fut incarcérée dans les prisons argentines. Agée de 17 ans, elle avait été arrêtée pour avoir exprimé des positions politiques opposées au pouvoir. Libérée et expulsée d'Argentine sous la pression de la France, elle donna à son arrivée à Paris une conférence de presse aux côtés de Simone de Beauvoir. Mais quelque chose s'était irrémédiablement brisé chez cette toute jeune femme des suites de ses tribulations au coeur d'un système répressif particulièrement cruel. Après 30 ans d'existence dans plusieurs pays dont la France, le Mexique et la Suisse, Gladys Ambort retrace ses trois années d'enfermement afin de comprendre la déstructuration dont elle fut victime. Son témoignage précis et circonstancié sur les diverses étapes de son enfer permet d'entrer au coeur d'une logique répressive qui atteint son but quand elle a détruit l'intimité d'un être. Docteure ès lettres de l'Université de Genève, ayant travaillé sur la nature du pouvoir, Gladys Ambort fait vivre de l'intérieur les terribles effets d'une incarcération injuste et perverse. Un témoignage décisif sur la prison et la nature humaine.

211 pages  -  ISBN : 978-2-83091383-5  -  Récit> Commander le livre




L'auteure


"Son adolescence croise la violence de la dictature de « Sécurité nationale » argentine alors qu’elle est lycéenne et qu’elle devient militante de Avanguardia Comunista. Elle est imprisonnée trois ans à 17 ans, connaît l’expérience terrible d’une cellule d’isolement à l’adolescence, la perte de camarades de Cordoba qui ont été fusillés. Ils étaient 29, la disparition de son avocat, dans la ville de Che Gevara.

On comprend bien qu’elle ait fait une thèse en Lettres à Genève sur la « nature du pouvoir », sur la logique répressive. La dictature argentine a été un pouvoir redoutable qui a mis en place une politique de disparitions de 30.000 personnes, de toute une génération en Argentine. « Il lui fallait comprendre », comme a dit Hannah Arendt, après qu’elle ait appris l’existence des camps d’extermination et ce qu’Arendt a appelé, la philosophie, la politique des « humains superflus » (Human superfluity). Il lui fallait comprendre la torture, la prison, l’isolement et une politique délibérée de disparition de masse. Je n’ai malheureusement pas encore pu lire sa thèse qui se trouve à la bibliothèque des thèses ici à Genève. Espérons qu’elle soit éditée.

On comprend bien que l’oubli est impossible, que la lutte pour la mémoire et contre l’amnistie est vitale pour Gladys Ambort. Quand je me suis promenée dans le jardin des disparus au bord de la mer à BA ou encore devant le mur des disparus du cimetière de Santiago de Chili, j’ai eu le vertige. La liste 30.000 des morts, disparus dans chacun de ces deux pays – l’Argentine, le Chili, est en train d’être complétée. Les disparus avaient entre 14 et 30 ans. Toute une génération a été décimée...."







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